Maurice Lemaitre - Films Imaginaires
December 5, 2019 - January 31, 2020
Events:
December 13: https://www.facebook.com/events/2390703391038734/
January 9: https://www.facebook.com/events/2775148965878749/
January 18: https://www.facebook.com/events/484078865602791/
Multifaceted and unique, Maurice Lemaître’s artworks are conceived in juxtaposing layers. Whether in the field of visual arts, writing, photo-painting or film, Lemaître was an outstanding and unconventional creator. Across these dimensions, the borders between the arts suffered the same fate as the arts they separated: destruction. In his cinema there is painting and writing, in his objects there is cinema, in his collages there are objects. Every new stratum destroys, without erasing, the one that underlies it; every surface and all material are bodies to be mutilated. In his cinema, film gives way to the forces of painting, erasing and chiseling. His use of found footage – fragmented, its continuity shattered – fits into the rhythm of his editing. It is only by convention that Lemaître's processes can be called “visual”. Desecrated, the visual gives way to its wreckage: traces and erasures elevated to the rank of artwork.
A major figure of Letterism, Lemaître is the only artist of this movement to have fully embraced the art of film. In conjunction with the Re:Voir Video release of two DVDs of his films, the exhibition Films Imaginaires offers a plunge into Maurice Lemaître’s artwork. From December 5, 2019 to January 10, 2020, one can discover or rediscover these traces and erasures through photo-paintings, collages, posters and objects that Lemaître created from the beginning of his artistic engagement, at the end of the 1940s, through the 2000s. Letterism favors the acoustic entity of the word, the letter and the sign, to the detriment of their meaning. The works proposed by The Film Gallery demonstrate the many manifestations of this desire, transformed by Lemaître into determination, in a body of work of astonishing diversity and coherence. Pushed into its entrenchments, cinema is everywhere, whether in the image of a fragmented body seemingly about to move, or in a pair of glasses with their lenses scribbled out. For Lemaître, cinema – which Isidore Isou, creator of the Lettrist movement, called "insolent" – is a plastic art. As such, it is the battleground for a creative armed struggle against the screen, against narrative, against all pictorial conventions. This makes him an indispensable and unclassifiable pioneer of experimental cinema.
Multiforme et unique, l’œuvre de Maurice Lemaître se conçoit par juxtaposition de strates. Que ce soit dans le domaine des arts plastiques, de l’écriture, de la photopeinture ou du cinéma, Lemaître a été un créateur hors pair et hors norme. D’une dimension à l’autre, les frontières ont subi le même sort que les arts qu’elles séparaient : la destruction. Il y a de la peinture et de l’écriture dans son cinéma, du cinéma dans ses objets, des objets dans ses collages. Toute nouvelle strate détruit, sans pourtant l’effacer, celle qui la soutient ; tout support, toute matière est un corps à mutiler. Dans son cinéma, la pellicule cède aux pressions de la peinture, de la rature et de la ciselure. Le remploi d’images préexistantes – fragmentées, à la continuité éclatée – s’accorde au rythme du montage. Ce n’est que par convention que les procédés de Lemaître sont appelés « visuels ». Désacralisé, le visuel laisse la place à ses débris : des traces et des ratures élevées au rang d’œuvre.
Figure majeure du Lettrisme, Lemaître est le seul du courant s’étant engagé dans la voie du cinéma tout au long de sa production. Dans le cadre de la sortie chez Re:Voir de deux DVD de ses films, l’exposition « Films Imaginaires » propose une plongée dans l’œuvre de Maurice Lemaître. Du 5 décembre 2019 au 10 janvier 2020, ce sera l’occasion de découvrir ou redécouvrir ces traces et ces ratures au travers de photopeintures, collages, affiches et objets que Lemaître a créés depuis le début de son engagement artistique, à la fin des années 1940, jusqu’aux années 2000. Le Lettrisme privilégie l’entité sonore du mot, de la lettre et du signe, au détriment de leur signification. Les œuvres proposées par la Film Gallery déclinent ce désir, que Lemaître a mué en détermination, dans un corpus d’œuvres à l’étonnante diversité et cohérence. Poussé dans ses retranchements, le cinéma s’y retrouve partout, que ce soit dans l’image d’un corps fragmenté, qu’on imagine prêt à bouger, ou dans une paire de lunettes au lentilles gribouillées. Le cinéma – qu’Isidore Isou, créateur du mouvement lettriste, appelait « insolent » quand il s’agissait de celui de Lemaître – est pour Lemaître un art plastique. En tant que tel, il est le terrain d’une lutte armée créative contre l’écran, contre la narration, contre toute convention picturale. Ce qui en fait un pionnier incontournable, et inclassable, du cinéma expérimental.
Curated by Francesca Veneziano, Nathaniel Draper and Pip Chodorov.
All works courtesy of the Fonds de dotation Bismuth Lemaître Guymer.
Commissaires d'exposition : Pip Chodorov, Nathaniel Draper, Francesca Veneziano.
Courtesy du Fonds de dotation Bismuth Lemaître Guymer.