PETER EMANUEL GOLDMAN
Love and longing in Greenwich Village and Paris 1960-1968
May 19 - June 16, 2021
Peter Emanuel Goldman
Love and Longing in Greenwich Village and Paris, 1960-68
du 19 mai au 16 juin 2021
Vernissage le 20 mai 2021 de 17h à 20h30
Photographies, projections, tableaux
***
Peter Emanuel Goldman, cinéaste, est né à New York en 1939. Il fait des études d'histoire puis étudie le cinéma au City College et à New York University. En 1964, il réalise Echoes of silence qui obtient le Prix Spécial de la Réalisation au Festival de Pesaro en Italie et en 1965, Pestilent City est primé à deux reprises lors du Festival du Film de New York. En 1970, il enseigne la production de film à Staten Island College. En 1983, il réalise NBC in Lebano : A study of Media Misrepresentation, documentaire sur la représentation délibérément déformée de la guerre au Liban par la NBC. En 1986, il travaille au service des affaires internationales pour Radio America. En 1993, il débute le tournage d'une comédie Dance at my Weddings, dont le scénario est terminé depuis 1988.
Filmographie : Recommended by Duncan Hines (1964), Night Crawlers (1964), Echoes of Silence ((1964), Pestilent City (1965), The Sensualist (1965), Wheel of Ashes (1968)."
Claudine Eizykman, programme Cabinet d'Amateurs, n° 10, lundi 17 mars 1994, Paris.
The Film Gallery expose une sélection de photographies prises dans les années 1960 par le cinéaste Peter Emanuel Goldman. De ces images d’errance saisies entre Paris et New-York, coïncide la projection de trois films iconiques de Goldman : Echos of Silence, Pestilent City et Wheel of Ashes. En 2020, Peter Goldman reprise ces œuvres de jeunesse pour réaliser une série de peintures sur papier libre. Elles seront présentées aux côtés du « Statment on Art » de Peter Goldman dans lequel il nous livre :
Enfermé dans mon appartement à cause de la pandémie du Covid et d’autres maux de la vieillesse, je me suis mis à peindre. J’avais 81 ans, j’étais à moitié aveugle et je n’avais jamais peint auparavant.
La seule relation que j’ai eue avec le monde de l’art remontait à mes 19 ans. Je posais pour les réalistes de New York la journée et je buvais des coups avec les expressionnistes abstraits le soir, au Cedar Tavern dans le village. Et puis je trainais avec Larry Rivers dans son studio, sans me rendre compte qu’il couchait avec ma petite amie.
Pendant cinq fiévreuses semaines, j’ai réalisé 150 aquarelles.
J’ai peint les années 60, des scènes religieuses juives, des poèmes, des citations, des chansons folkloriques, des hymnes, des visages de filles dans toutes les couleurs, des peintures surréalistes et bien plus encore des années 60 – peut-être la décennie la plus créatrice de l’histoire.
Bien que ma mère, Gertrude Goldman, était une artiste professionnelle, je dessine comme un enfant de cinq ans. Parfois, je voyais bien mes peintures dans une école maternelle mais à d’autres moments, j’y voyais quelque chose de différent, de créatif et d’intéressant.
La première personne à voir mes tableaux était ma charmante fille de 27 ans, Vera. Quand je lui avais demandé de les photographier et de les envoyer à un marchand d’art qui aimait mes photographies : « Tu délires, » m’a-t-elle dit. « Personne ne payerait 10 dollars. »
D’accord.
Elle a quand même envoyé les photos et le marchand d'art est venu dans mon appartement en choisir une cinquantaine pour essayer de les vendre. Il m'a demandé de les signer et de les nommer. Il a dit qu'il reviendrait les chercher.
Avant son retour, cependant, j'ai pris mes dispositions avec Pip Chodorov de Re:Voir pour les exposer à Paris. J'ai alors envoyé une vingtaine de peintures à Pip, vous voyez certaines ici.
Ma fille a ensuite envoyé les images des peintures par email à Anilu Gomez, une figure importante du monde de l'art à Miami. Elle a dit: « Vos peintures expriment votre vie fascinante. Elles sont très bonnes. »
Bien.
Puis, nous les avons envoyés au conservateur et propriétaire de la galerie où j'avais mon exposition de photos, Gady Alroy, qui a déclaré: « Peter, vous êtes un grand photographe et un grand cinéaste, mais vous n’êtes pas un grand artiste. Vos peintures nuiront aux photos ».
Nous les avons envoyés ensuite à l’un de mes amis en France, Patrick Abbou. Ayons un avis français ! Il a dit: « Vous êtes très talentueux. Elles sont bonnes. »
Le score est à égalité.
Je vous laisse décider.
— Peter Goldman